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Qu'en est'il de votre attention ?

Publié dans Etude le 19/02/2017 par Ludovic Merlin
Dans notre monde moderne, qui nous contraint à une hyper stimulation visuelle et sonore, l'être humain perd lentement sa capacité d'attention corporelle au détriment d'une attention mentale. La véritable présence à soi-même, corporellement et sensoriellement, ainsi qu'à son environnement s'évanouit peu à peu.

Qu’est-ce que l’attention ?

C’est la capacité de concentrer volontairement son esprit sur un objet déterminé, mais aussi et surtout le fait d’être attentif à son environnement, tout comme à soi-même.

Certes, me direz-vous, et alors ?
Je vous entends déjà me raconter que vous êtes capable de vous concentrer sur un sujet, aussi bien que sur vous-même, croyant que cela n’est qu’un sujet de discussion des plus banals. Et si je vous disais que la plupart des personnes autour de vous sont en déficit d’attention, et qu’elles se fuient sans le savoir.

 

Qui n’a jamais assisté à la traversée inopportune d’un piéton (les yeux rivés sur son smartphone), ou d’un joggeur (écouteurs de son i-pod sur les oreilles) sous les crissements de pneus d’un automobiliste qui freine d’urgence. Le tout sans que la personne concernée ne tourne la tête et prenne conscience d’être passée à un cheveu de l’accident ?

L’attention à son environnement, aussi simple soit-il, n’est que le premier pas de cet état de présence à soi-même. Sans cela, nous vivons en permanence dans un monde virtuel, rempli d’illusion mentale. Que nous soyons dans un dialogue intérieur permanent, ou projeté dans le néant du monde de l’écran, le résultat reste le même.  Nous sommes coupés du corps, de la sensation, de « notre » sensation. Mais l’attention ne se limite pas à cela. Il y a un réel déficit d’attention corporelle (notre corps, nos blocages physiques, nos mouvements dans l’espace), émotionnelle, relationnelle (notre respiration, nos comportements et réactions avec les autres, les mots que nous employons) et mentale (nos pensées).

L’attention est comme un «  muscle intérieur ».  Plus on la travaille, et plus cela devient facile. Quantités de petits exercices au quotidien, permette de la renforcer afin que cet état de présence devienne une habitude permanente. Gurdjieff nommait cela « le rappel de soi », les chamans l’appellent « la division d’attention ».

Comment cela se pratique ? En gardant toujours un peu de notre attention centrée sur une partie du corps, afin de ne pas s’identifier totalement à une situation extérieure. Cela permet d’être conscient à la fois du monde extérieur et de l’effet qu’il produit en nous. Cette ouverture nous libère de l’identification. Nous ne nous prenons plus pour ce que nous vivons, mais devenons le témoin, l’observateur de ce qui se passe en nous.

Petit à petit, on va devenir capable d’observer dans quel état précis on se trouve à chaque instant, de ne plus cautionner des réactions émotionnelles récurrentes afin de ne plus tomber dans les mêmes pièges, et de remonter à la source réactionnelle de nos troubles.


Allez, des petits exercices pratiques ?

Essayez sur une journée, d’observer combien de fois vous êtes capable de prendre conscience du franchissement d’une porte, quelle qu’elle soit. Vous allez aux toilettes, vous en sortez, vous passez dans une chambre, vous sortez de chez vous, vous entrez dans un commerce … 
Arriverez-vous à garder votre attention sur la journée entière ?


Prenez par exemple la sensation de votre pied gauche: le talon, la plante, les orteils, le dessus, les côtés. Restez quelques secondes dans cette sensation globale. Maintenant, essayez de garder cette sensation tout au long de votre journée. Quand vous vous rendrez compte que vous l’avez perdu, revenez humblement à l’exercice et recommencez. Observez si vous le pouvez, les pensées ou les actions qui vous font sortir de cette attention. 

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