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Le jeûne

Publié dans Bien-être le 04/06/2020 par ludovic merlin
Qu'est-ce que le le jeûne ? Quelle est donc cette pratique ancestrale, utilisée depuis longtemps à des fins thérapeutiques ? Pourquoi booste elle l'immunité, détoxifie et prolonge la vie ? Découvrons ce qu'il en est.

Le jeûne

Vous avez surement entendu parler de cette pratique, qui fait du bien à ceux qui osent s’y lancer. Elle fascine, surprend ou fait peur, mais elle ne laisse personne indifférent. Mais réellement qu’est-ce que c’est ?

Un jeûne, c’est une privation volontaire de nourriture, accompagnée ou non d’une privation de boisson. On parle de jeûne lorsqu’on va au-delà de 12 heures après la dernière prise d’alimentation.

Au cours de son évolution, l’espèce humaine a été soumise, tout comme l’espèce animale, à de fréquentes périodes de jeûne : pénurie, saison hivernale, sécheresse. Lors de ces évènements, la capacité à survivre à ce manque de nourriture a été un avantage certain permettant au corps humain de développer une réponse physiologique. Il s’adapte en réduisant et en changeant le métabolisme permettant ainsi de maintenir les fonctions vitales le plus longtemps possible à partir des réserves propres du corps.

Le jeûne existe en Chine depuis 5000 ans, il fait partie des outils de la Médecine Traditionnelle Chinoise dans le cas de maladies bien ciblées, comme les troubles digestifs ou les troubles mentaux. On le retrouve dans certaines lignées bouddhistes. En Inde, la médecine ayurvédique explique que le fait de jeûner permet de mettre le système digestif au repos afin de donner la place aux processus internes d’autoguérison et de purifications naturelles.
Hippocrate, lui-même, le disait, 400 ans avant JC : « Quand le corps est chargé d’humeurs impures, faites-lui supporter la faim, elle dessèche et purifie. »

Observons aussi, que le jeûne partiel fait aussi partie intégrante et depuis des millénaires de la pratique de certaines religions et spiritualités : 25 heures de jeûne pour Yom kippour chez les hébreux, du lever au coucher du soleil pendant un mois pour le Ramadan chez les musulmans, 40 jours de Carême chez les catholiques, jeûne de plusieurs jours pour les quêtes de vison à plusieurs semaines pour les purifications spirituelle des hommes médecines.
Même si la durée et les modalités divergent, le temps du jeûne est une occasion de se recentrer sur le spirituel, d’ouvrir en soin une manière différente d’être au mode.

Différents types de jeûne

Usuellement, il existe 3 types de jeûne : le jeûne sec, le jeûne hydrique et le jeûne intermittent.
Le jeûne sec est un jeune sans nourriture ou eau pendant plus de 24 heures. Pas d’eau, pas de jus. Il peut être soft ou hard, selon que l'on occulte tous contact avec de l'eau ( ne pas se laver les mains, ne pas se doucher,..)
Le jeûne hydrique, dans lequel on se permet de boire de l’eau. Certains se permettent des jus de fruits ou légumes frais, issus d’extracteurs.
Le jeûne intermittent, ou jeûne alterné, qui est le fait d’alterner les phases de prise de nourriture et les phases de jeûne. Sans diminuer son apport quotidien de calories. On ne mange pas moins, mais dans des temps définis.
Exemple: 16/8 On mange dans une fenêtre de 8 heures et on jeûne pendant 16 heures. 20/4 On mange dans une fenêtre de 4 heures et on jeûne pendant 20 heures.

Que se passe t'il dans mon corps quand je jeûne ?

A partir de 12 heures de jeûne et jusqu’au 36 premières heures :

Les réserves de glucose s’épuisent lentement, nous rentrons véritablement dans la phase de jeûne.  Ce processus dure le temps que ces réserves atteignent leurs limites, aux environs de 36 heures. Après, un mécanisme interne va prendre le relais afin d’approvisionner notre organisme en énergie et ainsi nous permettre de continuer à vivre.

De 36 à 48 heures de jeûne :

Comme l’organisme est privé de glucose, il va devoir puiser cette énergie vitale dans les réserves de lipides, les graisses. Les réserves en acides gras du tissu adipeux seront ainsi transformées dans le foie. Ce changement métabolique brutal peut être à l’origine d’une sorte de crise de foie, appelée crise d’acidose. Elle se manifeste par des maux de tête et des nausées, parfois même des éruptions cutanées... Il s’agit là d’une réaction normale de notre organisme qui bascule en cétose. Ces troubles ne sont que passagers.

Le 5eme jour de jeûne :

Si notre organisme puise son énergie dans la masse graisseuse, il la puise aussi, temporairement, dans les protéines corporelles des muscles. Et c’est là que les extraordinaires pouvoirs du corps humain se précisent… Dès le 5e jour de jeûne, notre organisme va cesser de puiser cette énergie dans les protéines pour se concentrer principalement sur celle présente dans les tissus adipeux. Il s’agit là d’un véritable mécanisme de survie permettant non seulement de limiter la fonte musculaire mais surtout d’épargner au maximum ces protéines indispensables aux fonctions vitales de l’organisme.

Au delà, du 6eme de jour de jeûne :

Après une semaine de jeûne, afin d’épargner au maximum nos muscles, l’organisme va ainsi amplifier la production d’énergie à partir des graisses stockées dans l’organisme… Et la production de corps cétoniques par le foie se poursuit. La crise d’acidose et ses désagréments passés, notre organisme s’habitue à ces corps cétoniques. Et pour cause : ils se révéleront être de véritables alliés tout au long de cette période de jeûne. Ils ont des propriétés anorexigènes et psychostimulantes. Les sécrétions hormonales augmentent : la dopamine, l’adrénaline, la noradrénaline, la sérotonine…un cocktail euphorisant, stimulant, capable de stabiliser la sensation de faim et la fatigue ! On rentre alors dans un rythme de croisière.

Au-delà de 28 jours :

Après avoir dépensé les réserves d'énergies dans les tissus adipeux, le corps va puiser dans les muscles. On rentre alors dans une phase d'épuisement des ressources, à risque pour notre santé.. Elle survient plus ou moins tardivement en fonction de notre propre métabolisme : notre poids, notre taille, nos réserves de graisses… Généralement aux alentours de la 4e semaine de jeûne. La personne ressent alors une importante fatigue, une baisse de la vitalité… Les ressources de l’organisme s’épuisent, la fonte musculaire et cardiaque survient. Dès lors, le pronostic vital est engagé.

Les bienfaits du jeûne

Comme expliqué précedemment, le premier bienfait du jeûne est la perte de réserve de graisse, mais surtout, comme le corps passe dans un mode de survie, il ne va nourrir que ce qui est bénéfique pour lui et arrête de nourrir les cellules malades. Il passe par une phase de purification interne et remet à zéro l'organisme. Le jeûne  favorise la mise en place de mécanismes de redirection de l’énergie normalement utilisés pour la croissance vers un mode de protection/conservation et le renouvellement des cellules souches du système hématopoïétique. 

Les cellules saines du corps ont gardé un patrimoine génétique permettant l’adaptation aux circonstances extrêmes, alors que les cellules cancéreuses, elles, ont perdu ce patrimoine génétique et sont dépendantes du glucide. Sans glucide, les cellules cancéreuses régressent, voire disparaissent.
Le jeûne va permettre une éradication des mauvaises bactéries et purifier notre flore intestinale, c'est aussi pourquoi la reprise alimentaire progressive et adaptée demeure essentielle après un jeûne. Il va par ailleurs réquilibrer le transit, augmenter la résistance au stress, et augmenter la durée de vie, permettre un niveau accru de vigilance, une amélioration de l'humeur, un sentiment de bien-être, et parfois d'euphorie.

En résumé, la privation de nourriture va déclencher une alerte conduisant à un bouleversement hormonal et neuro-endocrinien, permettant à notre corps de se purifier, de se réguler, se détoxifier et augmente au passage notre durée de vie.

Les bienfaits psychiques

Dans les années 50, le psychiatre russe Youri Sergueïevitch Nikolaïev expérimente le jeûne sur l’homme en psychiatrie. Le jeûne se substituant, aux anxiolitiques ou aux anti-dépresseurs. Dans sa clinique en Sibérie il accompagne des patients atteints de schizophrénie et observe une significative amélioration de leur état, jusqu'à des guérisons totales, parfois de manière spectaculaire. Il traita plus de 8000 patients de cette manière, et approfondit ses recherches en suivant deux axes : le psychique et physique. Ses travaux sont retenus et soutenus par l’URSS qui décide de mener alors de larges études sur le jeûne thérapeutique dans l’ensemble du pays. A chaque hôpital dans les grandes villes comme Moscou, Leningrad, Kiev, Minsk ou Rostok sont étudiés les effets du jeûne sur différentes maladies : maladies des bronches, cardio-vasculaires, estomac, intestin, endocriniennes, digestives, articulaires ou osseuses, peau. Les études furent menées jusqu’en 1988, soit une période d’environ 40 ans. A cette date, en URSS, l’académie des Sciences décide officiellement d’intégrer le jeûne dans la liste des pratiques thérapeutiques, incluant un manuel précis et détaillé d’indications et de contre-indications. Ce manuel existe et est actuellement en cours de traduction pour que l’on puisse bénéficier de ce savoir.
Désormais, en Russie, mais aussi en Allemagne, le jeûne thérapeutique se pratique au sein de la population, et il est reconnu comme une pratique de guérison par le gouvernement.

Jeûne et spritualité

Adopté par toutes les spiritualités et religions dans le monde, le jeûne est une pratique d'ascèse et de purification autant physique que spirituel. Lors du jeûne, nous préservons l’énergie qui est habituellement dépensée par la digestion (environ 15 % de l'énergie absorbée) mais peut donc se redistribuer sur d'autres plans. Pour un chercheur spirituel, c'est un moment particulier d’observation intérieure, de méditation et de prière.
Il est d'ailleurs recommandé de toujours donner un sens, une direction à votre pratique du jeûne. Vous pouvez jeûner pour démarrer un projet, pour avancer dans la méditation, pour rencontrer un partenaire de vie ou toute autre chose.
Sadhguru, maître yogi et mystique fondateur de l'Isha Foundation, explique que toutes les personnes qui résident dans son centre pratiquent un jeûne intermittent de 8h du matin à 20h, permettant d'éliminer presque 80 % des problèmes de santé.

D'une manière plus éthique et écologique, dans la notion que nous sommes tous reliés, tous ce que nous n'ingurgitons pas pendant le jeûne prends soin de la préservations des ressources naturelles.

Les dangers ?

En l’absence de contrindications médicales, il n'y a pas de danger pour des jeunes hydriques de 5 à 7 jours.
Si vous souhaiter découvrir le jeûne, allez y progressivement. Ne commencer pas un jeune sec de spartiate d'une semaine, mais apprivoiser plutôt le principe et commencez par un jeûne intermittent.

Des conseils

Le principal conseil est de toujours s'écouter et de ne jamais forcer.
Mangez léger et équilibré des repas précédant le jeûne, de préférence, fruits et légumes, et des jus de fruits / légumes issus d'extracteurs pour les repas suivant le jeûne.
Il est déconseillé après un jeûne de consommer des produits contenant des composants artificiels (conservateurs, colorants ...) comme des jus en brique, des confitures, des gâteaux, globalement tout ce qui est industriel et que vous n’avez pas cuisiné vous même !
Buvez de l’eau tiède, c’est bon pour les muqueuses.
Ne faites pas d’autres nettoyages (lavement,purge, cure du foie, ...) pendant le jeûne.
Créez vous des conditions confortables, organisez-vous de sorte de ne pas avoir trop d’activité physique, de relation ou discussion. profitez en pour vous recentrer.

Une dernière anecdote

L’année 1880 est un tournant sur la question du jeûne. Suite aux affirmations des facultés de médecine officielles de l’époque qui consistaient à dire qu’il était impossible pour l’homme de s’abstenir de nourriture sans une mort fatale au bout de quelques jours, un médecin anglais, le Dr Tanner, effectua un jeûne sous observation médicale de 42 jours à New York. Il ébranla ainsi toutes les convictions jusque là bien établies au sujet de la dangerosité du jeûne. Cela marqua le début d’études plus poussées sur cette pratique.

Conclusion

Malgré les appréhension du mode médical, toutes les personnes qui ont expérimenté le jeûne, en ont ressenti un mieux être physique, emotionnel, psychique. cette pratique simple et accessible à tous, connue depuis des millénaires est efficace pour différentes problématiques. Elle ne demande aucun moyen, respecte l'ensemble du vivant et permet à chacun d'expérimenter une autre écoute de soi et une présence accrue.
Alors pourquoi ne pas essayer ?

 

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