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La méditation

Publié dans Bien-être le 13/11/2016 par Ludovic Merlin
La méditation est au cœur de nombreuses pratiques spirituelles comme celles du bouddhisme, de l'hindouisme, du taoïsme, du yoga, de l'islam, ou du christianisme. C'est une pratique visant à contacter la paix intérieure, la vacuité de l'esprit, des états de conscience modifiés ou l'apaisement progressif du mental. Pourquoi méditer ? A quoi cela peut-il bien servir ? Quels sont les bénéfices de cette pratique ?

Quel est l’intérêt de la méditation ?

Récemment, on m’a posé la question suivante : Quel est l'intérêt de la méditation ? Certes, lors d’un temps de méditation, le bienfait semble évident, car on accède à un moment de calme intérieur, mais qu’en est-il du reste de l’existence, est-ce que cela est réellement utile dans les autres moments de notre vie ?

La méditation demande à chacun de s’impliquer. Elle nécessite un investissement personnel, et sa pratique demande du temps et de l’énergie. Pourquoi agir ainsi et se contraindre à cet effort au lieu de se laisser aller et de faire simplement autre chose, comme allumer sa télé par exemple ? La réponse vient de notre nature humaine, et de son insatisfaction permanente ainsi que de la nature changeante de l’univers perceptible dans lequel nous sommes. 

Si l’on se réfère aux deux premiers des 4 Sceaux du Dharma :
Tous les phénomènes composés sont impermanents (Anytia), et tous les phénomènes composés sont insatisfaisants (Duhkha)

Certes, on peut essayer de faire l’autruche, de ne pas y penser, l’oublier un temps en cherchant à se distraire par tous les moyens, mais ces deux notions reviennent toujours pour nous rappeler l’inéluctable : que tout est constamment changeant, on ne peut absolument rien y trouver de permanent et cela nous angoisse. 

Vous croyez échapper à cela, vous vous dîtes même que cela ne vous touche pas, que vous au moins, vous êtes quand même assez satisfait de votre vie… allons voir cela de plus près.

L’impermanence

Personne ne peut remettre en question le fait que chaque instant la vie s’écoule et ne revient pas. L’essence de l’expérience humaine, comme celle de l’univers réside dans l’impermanence, le changement perpétuel. Les saisons s’écoulent et se relayent sans cesse, l’arbre grandit, et perd ses feuilles, les fleurs fanent, les cigognes émigrent, les ours hibernent et les orages tonnent avant de laisser le ciel bleu envahir le ciel. La peinture de la façade de la maison s’écaille, les tuiles cassent, l’eau s’infiltre et le plancher pourrit. Le château de sable attaqué par les vagues finit par redevenir plage.

Mais l’impermanence réside aussi en nous, dans nos filtres et sensations. Une pensée nous traverse puis disparaît aussi vite, juste avant qu’une seconde la suive et ainsi de suite, dans une ronde sans fin. Notre oreille capte un son qui n’existe déjà plus dans le silence qui suit. Je peux ressentir la chaleur du foyer qui laisse place au froid mordant quand je sors de chez moi en hiver. Tout ce que je capte, touche, sens, goûte disparaît aussitôt. 
Aucun moment n’est semblable à un autre, c’est la nature même de l’univers perceptible et sensible. On aime, on est aimé en retour, puis un jour cela s’effrite et disparaît. Alors on se quitte et notre bonheur se transforme en déprime. On gagne au jeu et reperd notre pactole le jour suivant. Des gens arrivent dans notre vie, puis repartent sur leurs chemins propres. Des personnes proches naissent, vivent et meurent. Tout est comme les nuages passant dans le ciel, pris dans un mouvement infini. Quoi qu’on ait pu gagner, on va finir par le perdre, car en fin de compte, le corps change et vieillit, les rides apparaissent, et notre enveloppe corporelle qui a grandi va mourir à son tour. Tout est éphémère.

L’insatisfaction

Cette impermanence active en nous une réaction humaine, un monstre qui ronge chacun comme un dragon intérieur. Ce monstre s’appelle insatisfaction et prend différentes formes : stress, peur de manquer, jalousie, convoitise, envie, sentiment d'abandon, désespoir… C’est un mouvement inhérent à chaque action, pensée ou perception. 

Chaque parcelle de vie dans laquelle nous sommes comblés contient déjà en elle une tension sous-jacente (même si ce que l’on vit est merveilleux) qui nous indique qu’elle va finir à un moment. La vie ressemble à une lutte perpétuelle, dans laquelle on fait des efforts pour un résultat effacé la seconde d’après. Cela nous arrive de toucher du doigt ce divin en nous, quand nous tombons amoureux, quand nous décrochons le job de nos rêves, réussissons l’exploit sportif ou l’examen tant attendu, quand on gagne au loto. Certes, pendant un temps les choses semblent réellement différentes, mais cette clarté qui effacent les mauvaises nouvelles et la routine ne dure qu’un temps. A chaque fois que vous vous dites que vous avez gagné, un part en vous stresse déjà, car elle sait que cela ne va pas durer. Tout s’évanouit toujours, comme un nuage est poussé par le vent. On ne peut se raccrocher à rien.

Certains peuvent renier cela, vouloir le supprimer, l’oublier par des buts et des projets constamment renouvelés, des occupations et des armes de distraction massives, mais personne n’en est vraiment libéré, car l’angoisse liée au fait de retenir les choses ne part jamais. A chaque fois que je veux satisfaire un besoin, et que j’y arrive, il s’en crée un autre, et un autre, indéfiniment. On ne peut jamais avoir ce que l’on veut. Ainsi, chacun consacre la totalité de sa vie à essayer de s’en sortir, et y arrive tout juste, en sauvant la face. Chacun essaye d’avoir l’air en forme, mais le désespoir finit pour nous rattraper, et tous ces moments occultes, les abysses obscures de nos peurs et de nos insatisfactions, nous les gardons presque toujours pour nous, intimement, comme de précieux trésors.

Tous les gens autour de nous font eux aussi semblant d’aller bien. Ils espèrent tous combler leur insatisfaction ou relâcher leur mécontentement, leur stress et toutes leurs tensions intérieures par différents moyens : l’activité incessante, l’engagement militant, le travail, le sport, les loisirs, la colère contre un bouc émissaire, la violence et la soumission, la passion qui nous fait oublier tout, l’alcool, le tabac, le cannabis ou par bien d’autres moyens.

Tous les hommes semblent finalement se trouver dans une quête sans fin d’une suite d’insatisfaction …. Ils vivent des montagnes russes émotionnelles, passant alternativement des sommets lumineux aux creux des vallées torturées avec un leitmotiv, qui gronde comme un mantra secret :  C’est insuffisant, il m’en faut plus ! 
Et si seulement j’avais assez d’argent, la femme de mes rêves, des enfants obéissants et reconnaissants, un travail plaisant, un iphone 7, si seulement je pouvais maigrir, être reconnu, avoir du talent ou ressembler à untel, et si, et si ….

Alors, que ce passe t’il ? Pourquoi donc réagir comme cela ? Suis-je malade ? Anormal, handicapé de la vie ? Non, je suis juste en train de souffrir d’être humain et d’être venu expérimenter l’impermanence dans cette enveloppe mortelle. 

Face à ce phénomène intérieur, les hommes ont depuis toujours créer des habitudes mentales particulières. Ils rangent leurs expériences dans des cases, notamment trois principales : bien, mal et sans intérêt. Cela leur permet de figer les instants, de les identifier pour savoir s’il faut les rejeter ou les retenir indéfiniment. Ainsi, nous nous raccrochons à une pensée plaisante ou un phénomène agréable pour l’empêcher de s’échapper et nous cherchons à le reproduire ou à créer les conditions de son retour. Mais cela est bien inutile car aucun instant ne revient jamais. Le résultat de cette folie est une course perpétuelle vers nulle part, une fuite sans fin pour éviter la douleur et l’insatisfaction, au lieu d’être vraiment ici et maintenant.

À quoi se raccrocher alors ? 

Il y a une autre manière de voir l’univers, de percevoir notre monde intérieur, de ne plus fixer le temps, au-delà du bon et du mauvais, du plaisir et de la peine. Il existe un autre royaume disponible en nous. À nous de rechercher le bonheur et la paix, mais pas à l’extérieur par des objectifs non essentiels dans ce que l’on peut avoir, argent, sexe, relation, pouvoir, possession, honneur, mais à l’intérieur, dans ce que nous sommes. Nous devons nous placer en dehors des cycles incessants de notre mental et de ses désirs, faire les choses qui doivent être faite mais sans attendre quoi que ce soit. Il faut commencer à regarder en nous même, à trouver et consolider notre souveraineté intérieure, afin d'être dans l’instant et savoir le savourer pleinement.

Voilà l’intérêt de la méditation : Purifier le mental, aider à la transformation personnelle en trouvant un espace immuable, inaltérable, ce vide pleinement habité. Cette pratique change votre structure profonde en vous rendant conscient de vos propres pensées, paroles, actions, limites, blessures et autres mécanismes inconscients. Elle réduit les tensions entre les hauts et les bas de l’existence, permettant de ne plus être dans l’euphorie ou le désespoir. Finalement la vie ne devient plus une lutte, mais s’harmonise pour devenir fluide et douce. 

Effectivement, me direz-vous, cela n’est que promesse, c'est bien beau à lire, mais ....
Alors à  vous de le mettre en pratique, et d’aller découvrir tout cela par vous même. 

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